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Rewilding

Nature malade cherche coloc humain compatissant

Humains, merci de laisser la Nature dans le même état que vous l’avez trouvée…

Si la Nature reprend parfois ses droits, elle aura malheureusement trouvé en l’Homme un habitant fort perturbant et envahissant. La biodiversité, miroir aux multiples facettes de la Nature, reflète de plus en plus d’affaiblissement, comme un corps amaigri par manque de ressources. En témoigne l’abeille, un maillon essentiel de la sauvegarde de ce visage, aujourd’hui dans une situation critique tant son écosystème disparaît. Elle emportera dans sa probable extinction une partie de la chaîne de la biodiversité. Quand l’Homme, dans son habituelle approche interventionniste, réfléchit pour éviter ce drame, il procède avec une logique assez douteuse. Ainsi, dans quelques années, les robobees pourraient allègrement remplacer les abeilles. Ces robots pollinisateurs rempliraient alors un jour les missions de nos amies les bêtes, si tant est qu’elles soient un jour opérationnelles et bien câblées.

L’impact de l’Homme est certainement l’erreur même de l’équation. La richesse de la biodiversité ne peut survivre que si les espaces naturels restent protégés de toute volonté humaine de contrôler un paramètre, une zone, une culture. Le mouvement du rewilding va plus loin en restaurant un espace dans son état naturel. Pour y retourner, ni aide ni action humaine, si ce n’est la tranquillité et la protection d’un lieu dont la force de la Nature œuvrera pour se régénérer.  Avec le temps et sans perturbation, les terres s’irrigueront à nouveau, la flore se redéveloppera, la faune reviendra. Ces opérations de rewilding se multiplient en Europe pour la réminiscence des zones humides, forêts, côtes et mers. La moitié de la biodiversité européenne est connectée aux grands espaces naturels jadis entretenus par les brouteurs sauvages tels les bisons, les cerfs, les aurochs, les chamois… et dont la survie était régulée par les prédateurs locaux. Scarifiés depuis des décennies par les Hommes, ces espaces doivent aujourd’hui retrouver leur état sauvage pour subsister.

Mais rewilding ne rime pas avec abandon. En laissant ces zones s’affranchir d’une nouvelle vie, des activités respectueuses de cet écosystème apparaîtront. La passion grandissante des nouvelles générations pour l’outdoor et l’aventure justifiera à terme la création d’entreprises œuvrant dans ce sens (sport, apiculture, tourisme) afin de pouvoir profiter de la Nature dans son état le plus brut. Plus riches, plus autonomes, ces espaces vierges de traces humaines ne demandent pas une cessation totale d’activité mais une régulation allant vers la cohabitation et non pas la domination. La Nature ne cherche qu’à exister et c’est elle qui a les clés de la sauvegarde de notre Terre.

Romain Gisselbrecht


Romain Gisselbrecht

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